La technologie tactile est un phénomène émergent dans les écoles. Si elle s’étend de cette manière, c’est parce qu’elle répond à de nombreuses prérogatives, et qu’elle a des avantages à être implantée dans les milieux scolaires.

Les enjeux du tactile dans les écoles

En 2015 et 2016, une étude a été menée afin de connaître l’impact de l’implantation d’outils tactiles en milieu scolaire, dans des collèges et écoles primaires, dans le Rhône.

Les objectifs ont été de savoir si l’utilisation de tables tactiles comme support pédagogique dans les bibliothèques des écoles était efficace, et répondait aux besoins des élèves. D’autre part, il s’agissait d’évaluer l’importance d’une transversalité de la mise en place d’un tel projet, afin de savoir s’il était nécessaire que cela se fasse à grande échelle, ou s’il valait mieux réaliser de tels projets à l’échelle d’une classe pour commencer.

Cette étude a donc montré que les outils comme les tables tactiles peuvent effectivement servir de support intéressant à l’acquisition de compétences pour les élèves : elles sont plébiscitées, et aisément prises en main. Concernant l’échelle, la conclusion a été qu’il ne s’agissait pas de la taille du projet, mais de l’implication des équipes, qui devaient être bien formées pour que la digitalisation soit efficace.

Les outils tactiles peuvent être utilisés dans toutes les matières. Mathématiques, Français, Histoire, toutes les matières se prêtent à l’utilisation de tablettes tactiles ou d’écrans à l’affichage dynamique. Et c’est un véritable enjeu, puisque l’on retient mieux ce que l’on voit. Serait-ce devenu la méthode d’enseignement qui va envahir toutes les salles de classe ?

Les avantages non négligeables dans le monde scolaire

C’est une vraie question à se poser, puisque les avantages du « digital-in-school » sont nombreux.

Ils viennent d’une part compléter voire remplacer les manuels. S’il est difficile de remplacer totalement les cahiers, les tablettes peuvent au moins devenir un partenaire pour les élèves, qui peuvent s’en servir pour faire des recherches, prendre des notes et se les envoyer par mail, ou étudier des documents, sans avoir recours aux traditionnels polycopiés, coûteux et peu écologiques.

A ne pas négliger aussi, c’est le fait que cela crée une nouvelle manière d’enseigner. Une manière innovante, et très agréable, que ce soit pour l’enseignant que pour les élèves. Les applications sont nombreuses, et introduire cela dans le monde scolaire introduit un horizon de possibilités qui semble presque infini.

Autre avantage, c’est la collaboration entre élèves. Il est possible de créer des ponts entre les tablettes de chaque élève, et ainsi pouvoir produire des travaux de groupe intéressants, où chacun laissera sa patte. La concentration semble meilleure lors des travaux de groupe, lorsqu’ils sont réalisés avec des outils tactiles.

Des inconvénients à prendre en compte

Néanmoins, il semblerait qu’aujourd’hui, un certain nombre d’établissements ne soient pas prêts à mettre en place ces outils. Il y a de nombreux freins, qui semblent difficiles, parfois à surmonter.

Premier frein : l’aspect économique. Dans un témoignage, d’un professeur d’Histoire-Géographie, on a un aperçu de ce qu’il a du demander comme somme à l’établissement pour équiper de 30 tablettes sa salle de classe. Environ 20 000 euros ont été déboursés (dont 14 000 euros fournis par le Conseil Général), ce qui est une somme à ne pas négliger, et que tous les établissements ne peuvent pas se permettre de payer. De la même manière, tous les établissements ne sont pas équipés équitablement d’une connexion internet satisfaisante. Il faut alors se satisfaire de contenu offline, qui n’est pas forcément ce dont les enseignants ont besoin pour leurs cours.

Un autre inconvénient est le fait que la formation des enseignants est parfois rudimentaire, voire inexistante. Cela conduit à des difficultés dans la prise en main des outils digitaux, et amène à une mauvaise utilisation du matériel. Cela le rend peu productif, et n’a plus de valeur ajoutée sur les outils non digitaux.

Enfin, parmi les inconvénients à prendre en compte, c’est le fait que digitaliser un établissement ou une salle de classe est chronophage. Il faut du temps pour apprivoiser les outils, et encore plus pour que la prise en main des élèves se fasse correctement. Il faut également adapter tout le contenu  des cours aux nouveaux outils. Cela prend du temps, et ne se fait qu’avec des équipes éducatives motivées.

Dans les écoles et collèges, le digital s’installe peu à peu de manière intéressante et efficace. S’il y a encore de nombreuses lacunes, et que les équipes ont du mal à s’impliquer, il y a pourtant des opportunités à saisir. Avec un effort des établissements et des enseignants, il est tout à fait envisageable de voir le digital s’implanter de manière significative, pour offrir une toute nouvelle expérience pédagogique.